27 juin 2012

Tournoi des littéraires, Main event, Day 2




Pour expliquer cette image, voici une liste d'événements qui ont eu lieu la veille :


1/ Hébergement par Gerome et Karin (Que Dieu les arrose de sa semence divine)
2/ Bœuf bourguignon servi avec un petit Chateau Chalon
3/ Abus de Chateau Chalon
4/ Partie de jeu de carte stupide intitulé "Maou-Maou"
5/ Gerome sort le calva du papy
6/ Herzog propose des flashs avec gages
7/ Perte du flash.
8/ Baignade forcée à 2 heures du matin dans la Manche.
9/ Perte de lunettes dans l'océan.
10/ Regrets

En résumé :

J'ai pas beaucoup dormi cette nuit donc :
J'ai mal au crâne
J'ai abusé du Chateau Chalon et du calva à papy donc :
J'ai mal au crâne
J'ai perdu mes lunettes et je vois tout flou donc :
J'ai mal au crâne

D'aucun pourrait se dire que ça ne s’additionne pas les maux de crâne.
Donc que j'ai un simple mal de crâne.
Certains plus compatissants pourraient arguer que ça fait un mal de crâne x 3.
Mais ils ont tous tort.
Malheureusement, les lois de la physique sont cruelles et c'est un mal de crâne au cube qui me dévore la boîte crânienne.
Formule mathématique :
mal de crâne x mal de crâne x mal de crâne = (mal de crâne)³

Et l'efferalgan³ que j'ai pris ne m'aide absolument pas.

Mais ce n'est même pas mon mal de crâne qui me taraude présentement.
C'est ma vue.
Myope par mon père, hypermétrope par ma mère.
Je vois rien de loin, je vois rien de près.

Herzog est assez gentil pour me conduire jusqu'à mon siège mais ce que j'y découvre me panique complètement.
Je suis incapable de voir les cartes.

Horreur, affolement, et catastrophe.

Je me retiens de rouler par terre en me tenant la tête à deux mains.
Je suis trop bien éduqué.
Mais le cœur y est.

Calme toi. Ferme les yeux. Respire 30 secondes.
Ce n'est pas la fin du monde.
L'important ce n'est pas...

Une idée germe dans ma tête.
Les autres joueurs ne sont pas encore à table.
J'en profite pour informer le croupier de mon problème.
Et lui demande d'être assez aimable pour annoncer tout haut les cartes qui tombent sur le board.

Les joueurs arrivent.

Une voix qui doit être celle d'Aurélien Gallen annonce la reprise du tournoi.

Blinds 600/1200.

Je suis UTG pour la première main.
Avant que le croupier fasse son deuxième tour de donne, j'annonce :

"RAISE. 3000. IN THE DARK"

Anette Oberstad a gagné un mtt de 180 joueurs sans regarder ses cartes. 
Juste en utilisant la position, le 3bet, et toutes les armes de bluff.
Pourquoi ne pourrais-je pas faire de même ?
De toutes façons, c'est pas comme si j'avais le choix.

Je fold beaucoup sur les 2 rounds suivants. 
D'abord parce qu'il y a beaucoup d'action avant que la parole ne m'arrive mais principalement parce que je suis un peu péteux. 
Je tente un 3bet en SB contre le CO assez actif mais il paye ma relance, et paye mon cbet.
J'abandonne le coup turn. 
Ce qui est terrible c'est qu'il est possible que je fold brelan max sur cette main. 
Et je ne le saurais jamais !

Un peu avant la fin du round 800/1600, je suis au CO et regarde ma première carte :


Puis la deuxième :


Et relance à 4100.
Le bouton paye et les blinds fold.
Du peu que j'ai cru comprendre sur les coups précédents, mon doux inconnu semble être un jeune sharkou du net.
Très agressif, qui joue la position, utilise le double float, les raise en slip et autres moovs de shark.
Un bon joueur quoi.

Le croupier annonce le flop :
:8s :5h :9h
Je cbet à 5500. Après tout je peux très bien avoir quinte.
Il call.
Bon, ça ne m'étonne pas.
Il paye avec toute sa range sur ce flop.
C'est de bonne guerre.
Je suis supposé ne rien avoir là dessus.

Le croupier annonce  :As

Très bonne carte pour deux barrels.
Celle là je suis supposé l'avoir.
Le problème c'est que je ne sais absolument pas à combien s'élève le tapis de mon doux inconnu.
Si ça se trouve, il est complètement commit.
Mais je ne crois pas.
Il a gagner pas mal de petits coups depuis le début de la journée.
Il devrait avoir encore des réserves.
Je me décide donc à envoyer 12000 sur cette turn.
Mon doux inconnu paye très vite.
Pas de réflexion sur cette carte, c'est bizarre.
Soit il a hit son As, soit il a un tirage du genre :Kh :Jh
Mais il ne doit plus float en slip maintenant, il aurait relancé la turn ou au moins pris du temps pour envisager ses options.
Le croupier annonce la river ::6s
Pfffff. Je sais plus ou j'en suis.
Cette carte là ne doit pas trop l’intéresser.
Mais est-ce qu'il peut folder un As sur un troisième barrel ?
Peut-être en overbet ?
Peut-être aussi que j'ai la meilleur main ?
S'il a un tirage manqué, je peux être devant.
Ouais, je ferais pas folder un As.
Je check.
Et je n'entends pas check derrière.
C'est bizarre. Je m'y serai attendu pourtant.
Au lieu de ça, il bet 25500.
Waw. Ça ça ressemble à rien. 
Un As aurait check behind, une double paire ou un brelan aurait relancé avant.
Un 7 ? Ça parait improbable.
Je me sens pousser des couilles tout d'un coup.
Tapis annonce-je.

Je n'entends pas un CALL retentissant. Bonne nouvelle.
Il réfléchit. Merde il était en value sur la river.
Mon doux inconnu : "Arf. J'ai un monstre tu sais !"
( Oops )

Mon doux inconnu : "Je vois pas avec quoi tu peux faire ça"
( Moi non plus )

Mon doux inconnu : "Tu peux que avoir flush, t'aurais juste payer avec le 7 !"
( Oui, c'est ce que j'essayais de représenter )

Mon doux inconnu : "Fold !"
( Fold ? Il a dit fold ? )

Le croupier : "Monsieur muck :Ah :7h"

Je résiste à la tentation de montrer mon bluff.
D'abord parce que c'est possible que ça soit pas un bluff, et puis parce que je vais avoir besoin de mon image intacte si je veux survivre. 
Je muck mes cartes en me sentant un peu plus près d'Anette Obrestad...

...et me reçois le contenu d'une carafe d'eau sur le visage.
Mon coin de table est trempée,
mes jetons sont trempés,
mes livres sont trempés,
je suis trempé.
Je suppose que je sais qui remercier.

Herzog a certainement du regagner un pari.
Je l'entends se défendre de l'avoir fait exprès.
Il se reprend deux tours de tables d'exclusion.

Il vient me chercher au Déjeuner break, une heure plus tard.
Cette dernière heure a été pénible.
Mon mal de crâne s'amplifie.
J'ai l'impression que mon voisin de droite me vrille la tête avec une perceuse.
Pour accrocher un tableau peut-être.
Et je suis toujours un peu énervé d'avoir été inondé.

Pour m'apaiser, Herzog m'emmène manger sur le front de mer.
Des frites au sucre.
C'est un plat typique de l'erreur du serveur.
Et c'est dégueulasse.

Herzog me pousse ensuite vers la plage.
Pour pas que je me cogne, et malgré mes protestations, il m'a accroché un bout de corde autour de la taille.
Il me tient en laisse ce sombre abruti.
Et ça le fait marrer évidement.
L'odeur des embruns, le vent sur mon visage et le cri des mouettes autour de moi me ramène un peu à la vie et opère une transformation dans mon humeur exécrable.
Je me surprend à aboyer joyeusement.

De retour dans la salle du casino Partouche, je suis accueilli par Aurélien Gallen, le tournament director.
Le croupier lui a raconter mes déboires.

Aurélien m'emmène dans une arrière salle réservé au personnel.
(Ne vous faites pas de fausses idées s'il vous plait)
Je le suis tant bien que mal,  plutôt intrigué.
Arrivés dans la salle, Aurélien me demande de m'allonger sur le sol.
Devant mon air étonné, il ajoute :
"Faîtes moi confiance, fermez les yeux"
L'homme a l'air sur de lui. 

Je m’exécute et Aurélien pose ses mains sur mes tempes.
Une douce fragrance de menthe et de basilic envahit la pièce.
Sous ses mains expertes, je sens mon (mal de crâne)³ s'estomper petit à petit.
Une chaleur m'envahit et chasse les émotions négatives de la journée.  
J'en arrive même à ne plus en vouloir à Herzog.
Je grogne de satisfaction.
Aurélien Gallen est un dieu.

Moi : "C'est magique votre truc ! Vous avez appris ça ou ?"
Aurélien Gallen : "On nous l'apprend à la formation de croupier. Vous pouvez ré-ouvrir les yeux et aller reprendre votre place".

J'ouvre les yeux.
Je vois parfaitement bien.
Rien à dire.
Aurélien Gallen est un grand professionnel.

Je me lève, fermement décidé à gagner ce tournoi.
Il est pour moi. Je le sens.

Une déflagration déchire mes tympans et me projette en arrière.
Ça vient de la poker room.
Je m'y précipite, Aurélien Gallen sur les talons. 
Et le spectacle qui s'offre à nos yeux est irréel.

Les trois tables restantes sont couvertes de jetons, de cartes et de piles de livres impressionnantes.
Sauf que les joueurs et les croupiers sont tous figés vers la même direction :
Un trou béant dans le mur du fond.
Duquel se déverse des dizaines d'homme armés de machettes, de haches, de battes de baseball, d'armes à feu, et de tout petits couteaux. 
Ils portent tous des teeshirts et des casquettes à l'effigie Barrière.
J'avais entendu parler de ces attaques entre casinos Partouche et Barrière, mais je ne m'attendais pas à ça.
C'est un peu radical.

Je pousse un long hurlement à la mort.

Aurélien Gallen me pousse sous une table, sors un Sig Sauer de sa veste de costard, et tire sur les hommes de Barrière.
La panique est totale.
En 20 secondes, la salle est remplie de fumée, de cris, et de sang.
Les croupiers et membres du staff Partouche ont également sortis leurs armes et la bataille est engagée.
Les joueurs servent de chair à canon.
Un homme Barrière enfonce sa hache dans le crâne d'un joueur que j'avais vu payer un 4bet hors de position avec :Ks :Qd hier.
Je suppose que c'est bien fait pour lui.

J'aperçois Herzog en train de récupérer des piles de jetons de 5000 dans le tapis de son voisin.
Je fonce vers lui et l'attrape par le col.

Moi : "Viens, on se barre"
Herzog : "T'es con, on est à la bulle ! C'est le moment de monter un sta..."

Les mots s'étranglent dans sa gorge.
Il fixe l'autre bout de la salle, le regard hagard.
Je me retourne rapidement et découvre l'impensable...
Un dragon d'une dizaine de mètres de hauteur vient de passer sa tête par le trou et vomit des torrents de flamme dans la pièce.
Ils y vont fort Barrière quand même.

La suite est confuse.
Je me souviens d'une grand cohue.
Je crois avoir aboyé en direction du dragon.
J'entends une voix qui passe au dessus du vacarme ambiant :
Aurélien Gallen : "Messieurs, dames ! Le tournoi est reporté à une date indéterminée, veuillez rejoindre vos véhicules dans le calme !"
Je me souviens aussi de Herzog qui me tire vers la sortie et me jette dans sa voiture.

Le trajet de retour se fait dans un grand silence.
Je ressasse les événements de la journée et me demande si j'aurais pu faire mieux.
Encore un tournoi qui se passe mal. C'est à s'en mordre les couilles.
C'est Herzog qui romps le silence.

Herzog : "Putain, mais tu pues le basilic !"

Je hais ce type.


 




21 commentaires:

  1. Moi qui m'attendais à ta victoire dans ce tournoi me voilà à relire les aventures de Kaviar Potter... J'espère que tu sauras trouver les reliques du Poker avant Voldebarriere ;)

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  2. t'es un grand malade ! :-) surtout continue

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  3. O serieux ce rire!
    Le pire c'est que tout le début est crédible!
    Des que t'as parlé du massage ça devenait tres chaud!

    Grand moment en tous les cas! J'ai adoré le coup des cartes floutées!

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  4. J'y croyais au début... j'y croyais

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  5. wsjkgpigbn^q^qerg?????
    Même pas d'orgie?
    GG Mister Kaviar!

    Mona.

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  6. @chaboiv, tu m'enlèves les mots de la bouche, C'EST UN GRAND MALADE.

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  7. M'extirper des gloussements à midi du matin est un exploit merci!!!

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  8. top délire ! en espérant que la fin aussi est inventée ;)

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  9. Y pinaillent pas sur les moyens chez Barrière, bordel!
    Bon me suis fait eu comme tout le monde...

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  10. Mon petit Kaviar sans vouloir te vexer je ne suis pas très fan de celui la qui commence bien mais qui part un peu trop en sucette.
    ATRC

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    1. J'y suis pas pour grand chose moi !
      Tu crois pas que j'aurais préféré terminer mon tournoi tranquillement sans avoir à me battre avec un dragon ?

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  11. Rien de tel pour commencer une journée!

    Merci!

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    1. Gaffe à ce que tu dis Duvel, je vais avoir le dragon Ricoré sur le dos !

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  12. t'es un grand malade toi :-)
    moi qui était de me dire que c'était gros mais plausible
    (me disais même qu'elles étaient poussées leurs formations de croupiers)
    c'est quand t'as commencé à parler de Barrière, c'est pas crédible avec Aurel...
    dommage, bien tenté ;-)

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  13. Epic post !

    Dans le top 3 tout de suite.

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  14. Epic Post !

    Dans le top 3 tout de suite.

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  15. C'est quoi les autres du Top 3 ?
    Que je les élimine proprement ?

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