28 févr. 2011

Day 10 : "Adios Mother Fucker"

Voici mon avant dernier-jour à Vegas. La journée d'hier m'ayant bien achevé. Je vais faire un break que j'aurais du faire deux jours avant. Je prends mon temps. Je flâne au lit. Je bouquine. Je compte mes beaux dollars. Ou le peu qu'il me reste.

 Je fume une clope au balcon en écoutant les bruits sourds de la ville. Je prends un long bain. Je me remets au lit, je rebouquine. Je refume une cigarette au balcon en réécoutant les bruits sourds de la ville. Aujourd'hui, je compte bien aller shoppinger un peu. Me taper un bon resto. Marcher. Jouer ? Je sais pas, j'en ai pas envie.
En fait, je sais pas trop ce que je vais faire aujourd'hui.
Je vais avoir la réponse assez rapidement. Il est 1h00 de l'après-midi et on frappe à ma porte. Quelqu'un m'a commandé un petit dèj ou une pute ?
Ah non. C'est la mexicaine du room service.
"Vous devriez être parti monsieur"
"Quoi ? Pardon, What ? Pardon, Qué ?"
"Vous devriez être parti monsieur, selon ma liste cette chambre doit être libéré aujourd'hui."
Gloups. C'est quoi le bordel ? Mon avion part le soir du 11 et on est le 10 ! Je vais pas passer la nuit dehors quand même ? Si ?
"Attendez 1/4 d'heure, je vais voir à l'accueil."
En tout bon Antonin qui se respecte, j'ai paumé le papier qui m'indique l'horaire et la date de mon départ.
Je vais donc à l'accueil. Je fais 20 minutes de queue, passablement anxieux. Arrivé devant le monsieur, il me dit que mon problème concerne la conciergerie, pas l'accueil. Je vais donc à la conciergerie. Et oui. On me le confirme, je dois quitter la chambre aujourd'hui.
Gloops ! Vous avez internet ? Je fonce sur le poste. Ah tiens, je suis un gros con. Je comprends ma méprise. Je croyais que mon avion partait le 11 au soir. Il part effectivement le 11, effectivement le soir mais c'est à 1h00 du matin qu'il part le 11. Donc en fait le 10 au soir si vous suivez....
Donc ce soir si vous suivez encore plus.
Je peux pas m'empecher de penser que j'ai eu chaud aux miches. Parceque si je n'avais pas flâner au lit, si j'étais sorti directement pour aller gamble comme tout les autres jours, j'aurais sans doute appris à 2h00 du matin en revenant que mon avion était parti depuis une heure. Et j'aurais vraiment eu l'air con.
C'est pas tout ça, mais va falloir s'organiser. Premièrement, récupérer mes affaires dans la chambre et laisser mes bagages à l'accueil.
Je remonte dans la chambre et m'aperçois que ma carte magnétique qui sert de clé ne marche plus. Je ne peux plus rentrer dans ma chambre. Je demande à la mexicaine si elle peut m'ouvrir. Elle ne veut pas endosser cette responsabilité. Allons donc ! C'est ma chambre, vous m'avez vu en sortir il ya 20 minutes.
Peine perdue. Je me voit contraint de redescendre à l'acceuil, de faire la queue et de suivre deux mecs de la sécurité jusqu'à ma chambre. Ils me demandent mes papiers,
"ils sont dans la chambre"
"vous êtes bien, anetonine danecellle ?"
"A peu de chose près, oui, mes braves messieurs."
"Prouvez le"
"Si vous ouvrez ma chambre, je vous montre mes papiers"
Devant ce problème un peu insoluble, ils se décident à me demander de décrire ce qu'on va trouver dans la chambre.
Je raconte mes livres, mes jetons de 1$ étalés sur la table, mes chaussettes qui sèchent sur la barre de la baignoire etc...
Finalement, ils ouvrent la porte sans vérifier l'exactitude de mes dires.
Je fais mes bagages en 5sec et ressort.
Mais putain ! j'ai oublié le petit sac marron dans le quel j'ai mes papiers.
Devant mon désarroi, la mexicaine du room service accepte de violer le règlement (juste le règlement hein!) et m'ouvre la porte. J'espère que je ne lui attirerais pas des ennuis en racontant ça sur ce blog.
Messieurs de l'impérial Palace, sachez que cette mexicaine était grande, blonde avec une moustache et un fort accent teuton.
Voilà, elle est couverte.
Je dépose mes bagages à l'accueil. Et sors au grand jour pour ma dernière journée à DépenseLand. Il est 16h00.
Je compte bien m'occuper du shopping tranquillement, puis aller jouer une heure ou deux en attendant de partir.
En fait, le shopping durera très peu longtemps. Je me prends quelques paquets de cartes, une jolie robe pour mon aimée, et puis je me rappelle que je déteste faire du shopping. Je dis donc adieu à tout ses pantalons , Tshirt et sweetshirt que je pensais m'acheter et je me dirige vers le Mirage pour trois raisons. D'abord parceque c'est juste à coté, ensuite parceque j'aime bien la room, et puis parcequ'ils ont un joli High Hand bonus. Effectivement, le petit chanceux qui floppera une quinte flush royale (on peut rêver) gagne la modique somme de 13542$ !!!! Je me dis que c'est une bonne manière de terminer le séjour. Faite très attention, ça va être rapide.

Mirage, blinds 1/2, cavé à 200$ :

Au jour d'aujourd'hui, je ne comprends toujours pas ce qu'il m'est arrivé sur cette main. Et c'est seulement la 4ème main que je joue

2 limpers, je raise 13 au bouton avec As7h
Un des deux limpers me payent. Un gros tapis, pas trop mauvais, assez aggro.
Le flop : Td4s3d
Le monsieur donkbet à 20. Je ne supporte pas de me faire donkbet, je reraise à 50. Il call.
Turn : 7d
Il redonkbet à 40.
Je le mets immédiatement à tapis avec mon magnifique tirage brelan et double paire et pas vraiment de FE puisque je ne lui mets "que" 100$ en plus à payé. J'ajouterais que je pense qu'il y avaiit un panneau lumineux "TILT" juste au-dessus de moi.
Il paye avec QdTh
Pas d'amélioration, je recave immédiatement à 200$
C'est beau quand même de tilter dès le début de la session non ?
La main juste d'après, j'ouvre Ks9s.
Tout le monde s'est couché avant moi, je suis au cutoff, je raise à 9.
Le bouton. Une femme au profil souris (Serré passif) me paye.
Flop :AhKc2s
Je Cbet à 10. Elle call.
Turn : Kh
Je check. Elle check.
River : 3s
Je pot à 40, elle me reraise à 80. ça pue. ça pue. ça pue. ça pue.
Et je fais ce que je m'étais jurer de ne plus jamais faire, je paye en me sachant derrière pour prouver à des spectateurs invisibles quel poissard je suis.
Elle me retourne AdKd
Je me lève de table avec un grand sourire et je décave ce qu'il me reste de honte.
Se faire quasi-décaver deux fois en 5 main !!!!! La classe intégrale. J'ai bien fait de me lever moi.
-300$

A nouveau sur le trottoir. J'essaie d'envisager mes possibilités de passer le restant de ma journée sans jouer au poker. Je me rends vite compte qu'il n'y a aucun endroit à Vegas ou je peux juste me poser sans dépenser d'argent. Je flâne un peu. Et je me rends à l'inévitable. Je vais devoir jouer. Seulement ce coup-ci, pas question de dilapider de l'argent en pur tilt. Je vais devenir "coffre-fort kaviar" et je commence à comprendre comment tout ces petits vieux qui hante les parties de cashgame de Vegas toute la journée dans l'espoir de voir une paire d'AA en sont arrivés là.
Je me dirige vers le lieu de mes premières amours.

Harra's, blinds 1/2, cavé à 300$ :

Je dit bonjour à John Martin, le manager de la poker room du Harra's. Je lui dédicace d'ailleurs cette journée. L'homme est le plus professionnel et le plus passioné que j'ai vu sur le strip. Il aime son boulot et le poker. Aime discuter du jeu, des mains avec les joueurs, et déplore le fait de ne pas pouvoir organiser de beaux tournois dans son casino.

Première constatation, la table est survolté. ça optionne à toutes les mains, il ya quasiment toujours quatres joueurs dans chaque pot et les pots sont assez gros. Et ça joue très mal. Si je touche un peu, je vais pouvoir me refaire plus que beaucoup.
Petite anecdote marrante. Il ya un nain à table (ou une naine, en fait je sais vraiment pas). Et lorsque les autres relance à 24 ou 30, il/elle fait des toutes petites relances à 8 ou à 10. C'est une blague ?
Je ne joue pas vraiment de main en deux heures de jeu. Déjà 100$ se sont évaporés en blinds, payage d'option, flops non touchés etc....
Je prends 85 en bluffant 3 streets avec Jc3c (dédicace à Lele)
Mais ça ne veux vraiment pas rentré. Les seuls mains que je montre sont AK, AK, AA.
AA que je me ferait péter au passage juste avant l'heure d'ouverture du bonus Aces craqued (100$ de gains si on se fait craquer les AA).
Je recav à 300$
J'ai donc une image super serré quand vient ce mystère absolu,
la main d'anthologie n°11
Je suis un peu fatigué par les évènements.
Et voici venue l'heure de la bonne blague (y a un lien, faut cliquer), la dernière main du séjour.
Je ressors un peu anéanti.
-515$
je chouine mon désarroi devant John martin, compatissant. Qui m'offre un "Adios Mother Fucker" pour me remonter.
Boisson parfaite pour ce moment. Pour dire aurevoir à cette ville.
Je reprends le mini-bus-hummer-limousine qui m'emmène à l'aéroport. Je mens au conducteur et lui dis que j'ai gagné 20000$. ça m'apaise un peu de me faire complimenter par lui. J'en rajoute un peu. Je lui dit que je n'ai pas gagné autant que j'aurais voulu etc etc....
je m'engouffre dans l'aéroport.
Dans la vaste entrée, il y a un panneau gigantesque :
"WHAT'S HAPPEN IN VEGAS, STAY IN VEGAS (FRIENDLY ADVICE)"
Ce qui se passe à Vegas, reste à Vegas (conseil amical)
Il faut croire que je n'ai pas écouté parceque vous êtres en train de lire mon blog.
Je saute dans l'avion.
Il décolle, on survolle le strip, je revoie NewyorkNewyork, Paris, MGM, Bellagio, Le Flamingo, Caesar's Palace, Le mirage, le Wynn, le Encore.... Les lumières de la ville s'éloignent.
Adios Mother Fucker.

Ps : je trouve cette fin un peu trop poètique à deux balles, je vais donc terminer par ceci :
POUET

Aujourd'hui : -815$
Banquerolle totale et finale : +797$

9 commentaires:

  1. Et pour finir, y retourneras-tu ?

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  2. Possiblement mais avec des pokerfriends.
    Le problème étant que c'est déjà un gros coût d'aller là-bas (sauf quand on gagne la TF de caen poker ;) ) et que en plus, faut compter que le change de monnaie au retour te baise la gueule.
    Exemple : A l'aller, je donne 3000 euros, on me donne 3700$, si au retour je donne 3700$, on me donne 2540 euros. ça fait mal au fesse.
    Il est possible que je choisisse une autre destination poker en zone euro. Du style, Dublin ou Bucarest.

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  3. 800e... Quel dommage! C'était super, j'ai tout lu :)

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  4. Vivement las vegas 2
    Le golden frenchman reviendra avec son acolyte.

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  5. Yep!
    D'ici quelques mois d'autres récits à raconter.
    Et puis qui sait, j'investirai peut être dans un calepin et un stylo quatre couleurs aussi.

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  6. Bon, je viens de me faire tout ton récit DépenseLandesque.
    C'est marrant parce que j'en reviens juste, j'ai également logé à l'IP, fait toutes les poker room (en tout cas un maximum), ramené pleins de jetons fétiches, pas mal fréquenté le Harra's vu qu'il est juste à côté de l'IP, vu Love des Beatles .. 10 jours aussi (bonne durée btw, plus ça doit être trop imo), et le dernier soir je pouvais plus jouer, et effectivement on se sent couillon à Végas quand on je peux plus jouer :-/

    Y a juste un truc, c'est que je suis pas d'accord avec toi sur le Bally's, pour moi c'était ma PR préférée (mais bon, les coups et les douleurs hein !)

    Ah oui, autre différence, suis pas revenu positif moi :-(

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    1. Et tu n'as pas noté non plus le nom de chacun de tes dealers ?
      Cool de voir que des gens relise les anciens posts.

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  7. Me souviens de Judith au Harra's, mais elle était pas dealeuse, c'était la vieille dame qui prenait les inscriptions

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  8. Ah si, y avait Crystal au Bally's, dealeuse sympa, comme y avait une joueuse qui buvait du champagne, je les avait appelé les Champagne girls...

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